Chambre de Florence

Qu'à cela ne tienne..Florence se entait d'autant mieux avec sa cousine que loin d'elle.
Malgré les tâches diverses et variées, la jeune femme posa ses malles dans la chambre que Tia lui avait réservé.
Un magnifique lit rose et or trôanait dans la pièce, comme celui qu'elle affectionnait enfant.
Elle sourit à cette délicatesse et couru pour sauter et s'étaler de tout son long sur le pourpoint rose et douillet.
Un soupir de soulagement résonna dans la pièce et c'est un rire amusé et cristallin qui retentit ensuite.
Elle aimait sa cousine, plus que tout au monde, et la retrouver était le plus précieux des cadeaux que Dieu lui ai offert...
Là dans cette chambre c'était son enfance qu'elle retrouvait..Sa liberté, sa joie de vivre, l'insouciance aussi...
Sa famille...Elle croisa les bras sous sa nuque et observa les dorures des tissus tout en souriant.
Elle laissa vagabonder son esprit dans ses souvenirs....

Les jours passaient à la vitesse de l'éclair. Certains rires résonanient encore au fond de la mémoire de la jeune femme quand celle ci regagna sa couche.
Bonheurs en cascades et des incertitudes aussi.
Quand elle défit les rubans de son laçage, elle se mit à réfléchir aux évènements récents.Son front était marqué de cette petite ride de contrariété qui justifiait la présence de ses pensées actuelles.
Que faire pour bien faire?
La robe glissa doucement sur le sol et elle revêtit la toile de lin fin que Frénégonde lui avait préparé.
Incapable de trouver le sommeil, elle s'assit enroulant ses bras autour de ses jambes et posant son visage sur ses genoux.
Tourmentée par une pensée obsédante, elle n'avait cesse de remuer les solutions les plus folles qui se présentaient à elle.
Et pourtant...Et pourtant elle savait qu'elle resterait stoïque à ce qu'elle allait vivre dans quelques heures.
Son visage resterait de marbre même si son coeur s'emballait pour battre la chamade.
Ses mains ne trembleraient pas au contact d'une autre
Soudain un léger bruit parvint du couloir.
Sa respiration s'arrêta et c'est attentive qu'elle se leva sans bruit pour se poster derrière la lourde de porte de bois.
Mais plus rien, aucun bruit ne filtra.
Elle baissa la tête tristement et rejoignit le prie dieu où mains jointes et avec ferveur, elle pria son sauveur jusqu'à la levée du jour.

La fête avait duré tard dans la nuit et c'est épuisée que la jeune femme avait regagné sa couche.
Elle avait pris poliment congé des convives et de ses cousins.
Nul besoin d'en faire trop mais pas assez était mal placé.
C'est donc une jeune femme polie qui avait salué l'assemblée, jettant un dernier regard avant de disparaitre.
Là cette nuit, elle était assise devant la fenêtre se laissant bercer par les rayons argenté qui formait un halo pâle sur sa chevelure.
Incapable de trouver le sommeil, elle laissait vagabonder ses pensées.
La lune baignait le jardin et donnait à ce dernier une particularité merveilleuse.
Le regard de la jeune femme fut attirer par le mouvement d'un oiseau nocturne. Une chouette sans doute...
La tête appuyée entre ses mains , c'est pourtant un petit sourire rêveur qui embellissait ce visage.
Du bruit provenant de l'escalier lui fit tourner la tête.
Il s'agissait certainement d'un domestique ou de son cousin qui avait prolongé la fête.
Pieds nus, elle franchit les quelques pas qui la séparait de la porte.
Comme la veille elle colla une oreille attentive à la porte. Le souffle court, tous ses sens étaient en éveil...

Les jours à Aubiat étaient parsemés de petits bonheurs qui rendent la vie si belle.
Florence ne quittait plus ni Tia, ni Elie, ni Tigelius.
Ensemble ils formaient une belle et grande famille, aimante soudée et solidaire.
Les hommes vaquaient à leurs occupations, Florence faisait la route chaque jour pour officier et prester au Conseil et à la Chancellerie.
Tia et Elie se reposaient.
Les retrouvailles n'en étaient que plus réjouissantes.
Les lectures au coin du feu, les folles discutions à bâton rompus et la complicité entre tous donnaient à Aubiat un sentiment de force et de renouveau.
C'est avec un large sourire que Florence rejoignait sa chambre chaque soir pour discuter en toute impunité de chose et d'autre avec son cousin.

Jeanne courait dans les couloirs du chäteau, houspillant Margault.

Cours en cuisine, va dire à Eullalie de mettre de l'eau à chauffer!!

Elle s'approcha de la chambre de la dame de Vergigny et frappa.

Madame! Votre cousine vous fait mander à son chevet. Je crois que le travail commence!!

Elle regarda dame Florence et sourit en la voyant se hâter.

Tout est dans la chambre, dame Tiamarys avait fait monter sa malette de sage-femme et Eullalie fait chauffer de l'eau!

Elles partirent toutes les deux en direction du premier étage...

Elienore entra en trombe dans la chambre de Flo.

répétant toujours ce qu'elle devait trouver. "L'encens de myre. Dans ma chambre, dans le coffre brun avec les armoiries des Wagners et une fiole d'argent hornée de deux lettres entrelacées. Ne pas oublier le pilon sur la table de travail."

Très vite , elle trouva ce qu'il lui fallait. Rassemblant le tout dans ses bras, remontant d'un main sa longue robe de velour violet, elle reprit sa course vers la chambre des maitres.

La jeune femme entra quelques instants pour se reposer.
La journée avait été riche en émotion ! Auréa était née…
Et Dieu merci ! Tout c’était bien passé.
Florence s’assit près de la fenêtre. Une vue magnifique s’offrait à elle.
Mais l’horizon se troubla. Perdue dans ses pensées, elle vit apparaître un visage familier. Son cœur se serra..
Qu’il était douloureux et apaisant à la fois de penser à l’être aimé.
Douloureux par le manque que son absence occasionnait et apaisant pour les souvenirs merveilleux qu’il lui avait laissé.
Mais il était loin, si loin ! Les affaires devaient être faites ! Les hommes avaient décidément bien plus de contraintes que ces dames. Quoi que….
Ce matin même avant que Tia ne la fasse quérir, une lettre étaient arrivée.
Elle portait le sceau des Wagners. La lettre fut courte et Florence en comprit le sens… Elle soupira d’aise pour sa suzeraine mais pinça les lèvres concernant ses obligations… La Champagne ne connaitrait pas la guerre pour le mandat qui venait. C’était rassurant. Maltea au pouvoir, à moins qu’un Bourrin ou que la Comtesse Artésienne ne devienne folle, était propice à la paix.
Mais cela signifiât aussi que Maltea ayant une confiance totale en elle, la remettait à son poste de Conseillé…
Bientôt peut être le reverrait elle cet homme au regard de braise qui affolait son coeur et mettait ses sens en émois?
Florence baissa la tête et se dit qu’elle ne lui avait même pas laissé un souvenir d’elle quand il avait prit la route. Une larme glissa le long de sa joue.

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