Naissance d'auréa

Ce matin là quand elle se réveilla, elle sentait une douleur diffuse dans son bas ventre. Etait ce les prémices de son accouchement prochain?
Elle s'étira avant de sortir du lit lentement.
Ses gestes étaient lents, elle se sentait étrangement bien.

Son mari n'était plus couché, elle rougit en songeant à sa paresse. Décidement, la dame des lieux était bien paresseuse!

Elle baillait quand Jeanne entra.

Il n'était pas bien tard quand Jeanne entra dans la chambre de sa dame. Le soleil était pâle et froid, un brouillard fantomatique recouvrait les terres alentours et Jeanne frissonna.

Oh ma dame, quel froid ce matin! L'hiver arrive à grand pas...

Elle tira le gros édredon de plumes, papotant gaiement quand elle s'arrêta net en voyant le visage soudain décomposé de sa maitresse.

Que vous arrive -t-il madame?

Une douleur fulgurante lui vrilla les reins. Elle se tordit dans le lit, halletante.

Oh J..Jeanne...je...Je crois que le bébé...

Elle respira profondément. Si c'était son premier enfant, ce n'était pas sa première naissance. Elle savait à quoi s'attendre. Elle avait aidé à mettre des enfants au monde et pourtant là c'était bien différent.

Elle se redressait avec l'aide de Jeanne quand une nouvelle contraction l'obligea à s'allonger à nouveau.

Ohhh...Jeanne...Va faire chercher ma cousine...

Une violente douleur ravagea son ventre et elle sentit un liquide chaud couler entre ses jambes.
Elle regarda sa servante les yeux affolés.

Je crois que l'héritier du Perray à décidé de nous rejoin...dre!

Elle avait le souffle coupé, dieu que ça faisait mal!

Jeanne...va faire prévenir la vieille aussi...

Jeanne aida sa maitresse à s'installer.

Restez tranquille madame, je vais faire prévenir dame Florence, la vieille Bertille, dame elienore et dire à Eullalie de faire chauffer de l'eau!

La servante sortit rapidement

je fais vite madame!!

Tiamarys regarda la porte se refermer sur Jeanne. elle serra les dents attendant la prochaine contraction...
Elle respirait calmement malgré la douleur, comptant l'espace entre chaque spasme. Les contraction se rapprochaient depuis que la poche des eaux était rompue.
La naissance était pour bientôt.

Elle se tortilla et sortit du lit, elle serait mieux debout, s'accrochant au lit pendant les contractions.
Où était donc Jeanne?

Elle courait dans les couloirs du château, regagnant le chevet de sa maitresse.
Elle s'arrêta devant la porte, reprenant son souffle et entra.

Voilà madame, Berthelot est partit chercher dame Elienore, Margault est au marais pour la vieille Bertille et Eullalie fait chauffer de l'eau...

Jeanne prit un linge humide et l'appliqua sur le front de Tiamarys.

respirez bien madame

la vieille avait donc quitté son marais et avait suivit en trottinant la servante d'Aubiat. En entrant dans la demeure elle cria

Faites dénouer tous les noeuds du domaine!
Rideaux, liens, longes des chevaux...Tous! Faudrait pas qu'l'héritier naisse étouffé par son cordon!

La vieille grimpa l'escalier et hurla à nouveau

Et que tous les hommes sortent de cette maison! Dehors!!!!!!

Elle vit un jeune gamin sortir en courant...Elle aimait ça la vieille qu'on l'écoute de la sorte
Elle arriva devant la chambre que lui désignait la gamine.

Merci la môme, file en cuisine! Va y'avoir b'soin d'eau chaude!

La Bertille poussa la porte et entra

B'jour m'aame...Alors l'ptiot arrive? Va êt'tout fier l'paternel!

la vieille posa sa besace

l'est point là la matrone? t'nez j'suis passée chez l'curé j'vous ai rapporté ça!

Elle lui attacha une ceinture de Sainte Marguerite à la taille

c'est d'la racine de courges!

Puis lui noua à la cuisse droite un bout d'corail.

Z'auriez pas un p'tit diamant à serrer pendant vos douleurs? Ca porte chance à c'qui parait..

Elle ricana la vieill. D'vait bien y avoir des richesses...On l'disait riche l'condat!

Jeanne jeta un regard suspicieux vers la vieille.
La sorcière des marais voulait elle profiter de l'accouchement de sa maitresse pour lui voler ses richesses?
Jeanne fronça les sourcils et se dirigea méfiante vers un coffret à bijoux et en sortit un petit diamant brut.

Tenez madame, serrez le fort...

Elle lança un regard noir à la Bertille

Et vous j'vous ai à l'oeil!

La servante ne comprenait pas pourquoi sa maitresse avait fait mander la vieille...Une vieille folle, sorcière et puante.
Elle haussa les épaules. Elle resterait et veillerait sur elle...Au cas ou
...

Le front en sueur, le ventre torturé, Tia sourit cependant en voyant revenir Jeanne.

Ahhh ma Jeanne..Te..te voilà enfin...

Elle découvrit la vieille qui entrait à son tour

Oh Bertille...je suis...Contente de vous voir ici...Le bébé arrive...Et ma cousine...Ma cousine tarde à arriver.

Elle laissa la vieille lu nouer la ceinture et le corail à la cuisse, frissonnant de dégout en sentant ses doigts osseux sur sa peau.
Elle pensa à son époux, son amour, partit à la chasse le matin même...A son retour, il aurait un héritier...Ou une héritière.

...

Elle laissa échapper un long râle. Dieu que c'était douloureux!

Merci pour tout Bertille...

Elle prit le petit diamant que lui tendait Jeanne et le serra fort en sentant une contraction arriver.

Elie était dans le salon avec Bertrande et Eloïse quand Berthelot arriva à l'Aubépine pour lui annoncer que Tia était entrée en travail. Sans plus réfléchir, elle mit sa fille dans les bras de sa mère et enfila une cape chaude avant de courrir chercher sa jument pour se rendre à Aubiat.

Arrivée le plus rapidement possible, elle confia son cheval au premier venu et grimpa les ecaliers en courant jusqu'à la chambre de son amie.

Elle entra et vit sa Tia pâle et grimaçante sur le lit, le sueur perlait à son front.
Elle s'avança dans la pièce salua Jeanne qu'elle aimait bien.

Le travail à commencé il y a longtemps ma petite Jeanne?
Je suppose qu'Eullalie à déjà réquisitionner tous les récipients du fief pour faire chauffer de l'eau en vue de cette naissance.

Elie sourit en pensant à la cuisinière, une force de la nature cette Eullalie et en adoration devant le maitre Paillard.

Il serait sans doute bon de préparer également tout le linge propre possible, Dame Florence en aura certainement besoin.

Puis se tournant vers la vieille.

Ma chère Bertille quel plaisir de vous voir.
Je me doutais bien que je vous trouverais ici.

Elle s'approcha enfin du lit de la future maman et lui sourit avant de s'installer sur le bord du lit.

Alors le futur héritier a décidé de pousser son premier cri aujourd'hui.
Tout va très bien se passer.

Elle lui sourit, rassurante. Un accouchement n'était pas une partie de plaisir mais ce n'était pas aussi effroyable qu'on le disait finalement.

Elle passa un linge humidifié avec de l'eau de rose sur le front de son amie afin de la rafraichir un peu.

Tia esquissa un sourire en voyant arriver son amie Elie.

Oh Elie te voilà...

Elle grimaça en sentant une nouvelle contraction.

En effet...On dirait bien que...Le nouveau petit du Perray va arriver aujourd'hui...

Elle serra la main de son amie et lui murmura inquiète.

[i]J'espère que Flo va arriver sinon ce sera à toi de m'accoucher avec Bertille...

Ben oui qu'elle était là la vieille...Manquait jamais une naissance!
C'est qu'elle avait besoin du cordon pour ses potions...Faut dire qu'y en avait des chaudes au village...Des, qui croyaient qu'ils fallaient ensorceller pour être aimée!

Elle adressa cependant un rictus à la jeune de Peyrac.

oui ma p'tite dame... L'est toujours là où il faut la Bertille!

Elle alla remettre une bûche dans l'âtre, faudrait pas qu'la gamine prenne froid, l'condat s'rait capable d'lui faire payer....

Elienore a écrit:

Le travail à commencé il y a longtemps ma petite Jeanne?
Je suppose qu'Eullalie à déjà réquisitionner tous les récipients du fief pour faire chauffer de l'eau en vue de cette naissance.
Il serait sans doute bon de préparer également tout le linge propre possible, Dame Florence en aura certainement besoin.

Jeanne sourit à l'amie de sa maitresse.

Oui madame, Eullalie dirige les opérations en cuisine, Blanche et margault montront les seaux...
Quand au linge, je m'en occupe tout de suite.

Elle fit une révérence et alla chercher du linge propre dans un coffre.

Elie se sentit vaguement pâlir en entendant Tia lui chuchoter que si Florence n'arrivait pas, elle devrait l'accoucher avec l'aide de la vieille Bertille.

Certes elle avait eu un enfant et savait comment cela se déroule. Elle avait aussi aidé son amie Ginie pour la naissance des jumeaux mais c'est Anne qui avait mené le gros des opérations.

Mais participer activement à la mise au monde d'un enfant autre que le sien ce serait une grande première.
Si jamais cela se passait mal , Paillard l'écorcherait vive avant de la pendre...dans le meilleur des cas, elle n'osait même pas imaginer le pire.

Elle coula un regard vers la vieille, sa présence la rassurait.
La Bertille avait déjà mit des enfants au monde, elle savait ce qu'il fallait faire.

Allons nous n'en somme pas encore là.
Tu ne vas pas accoucher dans l'heure et Florence va arriver.
J'en suis.... certaine.

Elle épongea à nouveau le front de Tia et espéra très fort l'arrivée de Florence.

Les gémissements se transformaient parfois en petits cris de douleurs. Son bébé semblait si gros vu la taille de son ventre qu'elle craignait qu'il ne sorte pas.
Son mari lui avait il fait un géant...

Elle sourit tendrement en pensant à son tendre amour. Son époux était dehors selon les ordres de la Bertille.

Elle sourit à Elie

Merci d'être làaaaa....

La douleur la fit se plier en deux. Elle attrappa un coin de son oreiller et mordit dedans à pleines dents.

Florence monta les escaliers quatre à quatre et entra comme un tourbillon dans la chambrée. Ses quottes étaient troussées plus haut que le genou tant sa débandades dans la maisonnée avait été rapide. Elle avait d'ailleurs failli avaler une prune entière à l'annonce de la naissance imminente.
Elle referma la porte doucement et afficha un sourire rassurant. Tout en replaçant une mèche rebelle, elle prit une mine détachée.
D'un pas lent elle se mit à arpenter la pièce pour aller embrasser sa belle-sœur.
Son esprit bouillonnait! Tia était entrain d'accoucher et si même ce n'était pas la première fois qu'elle mettait un enfant au monde, celui-ci représentait à ses yeux le plus précieux des cadeaux du ciel.

Bonjour ma chère Elie, je suis heureuse de te voir.

"Et je suis heureuse de ta présence" pensat-elle sans le dire à haute voix pour ne pas effrayer Tia.
Elle regarda sa cousine et s'assit sur la couche à ses côtés.
Délicatement, elle déposa un baiser sur son front.

Bonjour ma toute belle, voici le moment venu.
Nous sommes là et je ne te quitte pas.
Essaye de te reposer du mieux que tu peux...

La jeune femme se retourna vers la servante et fit de grands yeux.

Il nous faut de l’eau chaude, des linges propres, du vin de cannelle et
Un bain bien tiède à la mauve, à la camomille, au fenouil, au lin et à l'orge.
VIIIIIIIIIIIIITe ! Pressons !

c'est rassurée qu'elle vit enfin entrer la cousine de sa dame. Les choses allaient s'arranger, elle était rassurée. La dame de vergigny saurait mettre cet enfant au monde.

Elle regarda dame Elie et se dit que cette derniere ne cachat pas son soulagement.
Elle sourit

Je vous apporte cela de suite madame. L'eau a été monté et est dans le baquet.

Elle y placa les huiles de mauve, de camomille, de fenouil, de lin et d'orge, puis courut en cuisine chercher le vin à la canelle...

La porte s'ouvrit sur sa radieuse cousine et malgré les vives douleurs qui broyaient son ventre à chaque seconde, elle lui sourit.

Ma Flo...Contente..Que tu...sois là!

Une nouvelle contraction l'obligea à se taire et elle se raidit.
Elle pensa au bébé qui allait arriver et illuminer leurs vies à son amour et à elle.
Elle pensa à son mari qu'elle aimait plus que sa vie même...Il lui manquait, elle aurait aimé l'avoir près d'elle.

Nouvelle contraction...

Jeanne entra à nouveau avec un flacon. Elle regarda le baquet...Elle n'aurait jamais la force d'y entrer.

Elienore tentait de soulager son amie du mieux qu'elle pouvait tout en sachant que la douleur était inévitable.
Si elle tenait l'idiot qui avait décidé du "la femme enfentera dans la douleur", elle lui ferait avaler ses mots et d'autres choses qui lui venaient subitement à l'esprit.

La porte s'ouvrit laissant place à Florence. Elie retint de justesse le soupir de soulagement qui lui vint aux lèvres.

Bonjour chère Florence.
Je suis également ravie de ta présence....tu n'imagines même pas à quel point.

Aussitôt Flo prit les choses en main.
L'eau avait déjà été mise à bouillir par les soins d'Eullalie. Les linges propres préparés par Jeanne, à sa demande, étaient là aussi. Ne manquait que le vin à la canelle que la servante se précipita d'aller chercher.

Le bain tiède aux huiles odorantes n'attendait que la parturiente.
Voyant le visage du Tia, Elienore comprit immédiatement qu'elle ne parviendrait pas a y entrer sans aide.
Avisant Jeanne, qui remontait des cuisine avec le vin épicé, elle l'interpella.

Jeanne vient m'aider.
Il faut la dévétir et ensuite nous la porterons jusqu'au baquet.
Nous lui feront un siège de nos bras avant de la déposer délicatement dans le bain.

Souiant à Tia.

Il va te faire du bien ce bain.

Elienore a écrit:: Jeanne vient m'aider.
Il faut la dévétir et ensuite nous la porterons jusqu'au baquet.
Nous lui feront un siège de nos bras avant de la déposer délicatement dans le bain.

Jeanne ne se fit pas prier et arriva rapidement.

Je suis la madame

La jeune servante déshabilla sa maitresse avec habitude et aidée de dame elienore la fit entrer dans le baquet.

Détendez vous ma dame, le petit ne va plus tarder

Elle regarda les deux dames avec cependant une légère appréhension. C'était le premier accouchement auquel elle assistait.

Elle ricanait dans son coin la vieille.
L'avait rien à faire c'était parfait, elle n'aurait qu'à faire brûler la secondine et prendre le cordon...
Héhé une bonne affaire encore.

Les deux ch'tiotes avaient l'air de savoir s'y prendre.
Elle regarda le corps déformé de la future mère et manqua de cracher par terre.

Z'en faites pas gamine! tout c'qui entre doit sortir...Même si j'suis sure qu'c'etait plus agréable à l'entrée qu'à la sortie

La vieille se lécha ses lèvres craquelées. C'est qu'il était pas mal le mâle du perray...

Elle se rapprocha de la cheminée et ajouta une bûche faudrait pas qu'on la fasse sortir sans le précieux cordon...

Un regard vers la vieille qui furetait dans la chambre sous l'oeil méfiant de sa Jeanne.
Ses cousines et amies étaient là, elle était entre de bonnes mains.

Jeanne la dévêtie rapidement et aidée d'Elie elle l'aidèrent à s'installer dans le baquet.
L'eau était chaude, délicatement parfumée, elle se sentait plus légère d'un coup comme si l'eau rendait son ventre plus léger.

Elle serra les dents en sentant une violente contraction la raidir.

Bon sang...Faites que...Faites que ca finisse!!!!

Elle cramponna ses mains aux bords du baquet. Elle n'avait jamais eu aussi mal de sa vie, même ses blessures à Mimizan et à Bourges n'avaient pas été aussi douloureuses.

Où était son mari?
Ah oui...Il ne devait pas être dans la maison...

Elle grimaça

Flo, Elie...

Elle gémit

Florence apprêtait déjà les draps et vérifiait de la coudée la chaleur de l'eau du baquet.
Quand Tia y fut installée, elle s'agenouilla auprès d'elle et massa le ventre délicatement.
Chaque contraction raidissait autant la jeune femme que la future mère.
Même si Florence n'avait jamais connu l'accouchement, elle en connaissait par coeur le déroulement et était tout à fait consciente de la douleur qui déchirait Tia aux moments les plus intenses.
Elle épongea délicatement le front de sa cousine et sourit à Elie.
La Vieille ricannait déjà! Et de ses yeux fourbes lançait déjà une boutade à la future mère.
Florence tourna la tête et lui décocha un regard assassin.

Suffit la Mère! Cessez vos sottises!
Allez me chercher de l'huile de violette, des onguents de rose et amenez moi une matrice de lièvre!
De celà vous devez disposer non?
Et cessez de la regarder comme une bourse d'écus bien pleine!
Filez!

Florence se concentra à nouveau sur Tia. Le travail se passait bien.
Les contractions étaient régulières, fortes et le bébé descendait bien.
La jeune femme se pencha à l'oreille d'Elie et murmura:Tout se passe bien.
Peux tu me trouver de l'encens de myre? Cela va l'aider à expulser le bébé.
Dans ma chambre, dans le coffre brun avec les armoiries des Wagners, ty y trouveras une fiole d'argent hornée de deux lettres entrelacées. C'est cela qu'il me faudra.
Ah! Et Elie! N'oublie pas le pilon! Il est sur ma table de travail.

La jeune femme regarda la brave Jeanne qui pâlissait un peu par moment.

Allons ma petite Jeanne, nous allons sortir la mère de ce bain pendant qu'Elie va quérrir ce qu'il me faut.

Florence sourit à Tia et attrapa un grand drap de lin qu'elle posa à portée de main.

Ma douce, te ramolir un peu trop ne servira à rien.
Le travail est déjà bien commencé.
Nous allons faire quelques pas. Et non! Pas de protestation! Tu en es tout à fait capable!

Avant même que Tia ne proteste Florence et Jeanne la soulevait délicatement pour la redresser. D'un siège de bras bien ajusté, elles sortirent la futur mère de son bain et l'envelopèrent dans le drap tout en la frictionnant avec délicatesse. Chaque contraction cessait toute activité. Et une fois que la brave Tia avait repris un souffle, elles continuaient leur travail.
Florence fronça les sourcils. Une chose la tracassait.
Tia perdait des forces à respirer plus vite que ses poumons ne pouvaient engendrer de souffle.

Tia! Tia! Doucement.... Tu vas t'épuiser inutilement et nous faire un malaise!
Inspire profondément à chaque douleur et souffle dans ton poing le plus longtemeps possible.
Quand le moment viendra, je te dirai que faire.
Mais ici, tu restes calme. D'accord?Fait quelques pas avec nous maintenant.

Florence sourit en passant une main rassurante sur son front.
Les deux femmes soutenaient la maman pendant que celle-ci marchait à petits pas le long de la chambrée.

Elie restait près de Tia que le bain semblait délasser un peu.
Un sourire à son amie et un autre à Florence. Tout se passait au mieux.

Florence lui confia une mission importante.
Elle se redressa et fila vers l'aile de la famille, sachant y trouver la chambre de Florence.
Elie répétait inlassablement dans sa tête " l'encens de myre.Dans ma chambre, dans le coffre brun avec les armoiries des Wagners et une fiole d'argent hornée de deux lettres entrelacées. Ne pas oublier le pilon sur la table de travail."

Je reviens vite!

Comme promis Elienore revint, en un temps record, avec tout ce que Flo lui avait demandé.

Elle déposa sur la petite table l'encens de myre...

Puis la fiole...

Et pour finir le pilon avec son mortier, qu'elle avait jugé utile d'ajouter dans la liste

Ensuite elle se tourna vers le groupe des trois femmes qui se déplaçaient lentement autour de la chambre.

Je vais prendre ta place Florence, si tu le souhaites, afin d'aider Tia à marcher.
J'imagine que tu as des choses à faire avec tout ce que je viens de rapporter.

Florence regardait le visage de sa tendre cousine qui se tordait de douleur à chaque nouvelle contraction.
" Pourvu que tout aille vite " se dit-elle.
Voir un être souffrir était au dessus de ses forces et plus encore quand il s'agissait de l'un de ses proches. Un souvenir terrible lui revint en mémoire et elle secoua la tête d'effroi avant de reprendre un visage paisible et souriant.
Elie teint sa promesse! Plus vive que l'éclair, elle était déjà de retour n'omettant absolument rien de ce que Florence avait demandé.
La jeune femme retient alors un soupir de soulagement.
Mais où était donc cette sotte de sorcière acariâtre qu'elle avait envoyé quérir le principal?
Florence se concentra sur Elie et sourit ne laissant en rien percevoir son trouble.

Oui merci ma belle, en effet il faut que je prépare ce dont notre chère Tia va avoir besoin et à mon avis très vite!
Les douleurs sont rapprochées...Faites là encore marcher un peu et installez là ensuite sur la couche, nous verrons bien si ce petit bout a décidé de venir ou si nous devons encore le stimuler...

Sans trop quitter Tia des yeux, Florence brisa un morceau d'encens et le réduisit en une poudre très fine et odorante. Ensuite, de la fiole, elle en extirpa deux pincées qu'elle ajouta au mélange.
Le temps lui semblait long et court à la fois. Même si ses gestes étaient précis, son coeur battait la chamade.
Un accouchement restait un grand bonheur mais il était aussi souvent emplis d'angoisse.
Curieusement, on n'entendait pas vociférer le futur père...
Florence pinça les lèvres et sourit, préférant savoir son cousin au loin que de le voir piétiner comme un ahuri, leur lançant un regard furibond à chaque fois que Tia dirait " Aie".
Ceci dit, missive était envoyée à Mimizan aussi. Tige se devait d'être au courant de l'heureuse nouvelle!
Florence lui avait écrit quelques jours auparavant pour lui annoncer la naissance prochaine de l'héritier de Condat. Elle aurait tant voulu qu'il soit là auprès d'elle.
Mais la vie parfois vous refuse ce que vous souhaitez le plus.
Elle regarda Elie et sourit.