La Trépanation
Ce type d'interventions, pratiqué dès la préhistoire, est toujours utilisé a notre époque pour les hommes ayant reçu un coup violent à la tête.
Cette opération très sensible et courante au pronostic réservé permet de sauver 20 à 30 % des patients, qui dans la plupart des cas seraient morts
sans intervention !
Il existe différents degrés de gravité dans ce type d'interventions.
Dans les cas de contusions et d'entailles sans fractures manifestes, le cuir chevelu est rasé après avoir été humecté avec de l'huile rosat ou du vin.
« Ni poils, ni eau, ni huile n'entrent dans la plaie car ils empêcheraient la consolidation ».
Ensuite on incise simplement la peau pour vérifier l'absence de traits fracturaires, si besoin ils sont évacués.
Pour finir, la plaie est traitée selon les méthodes habituelles.
Séparatoire
sorte de scalpel de 20 centimètres de long avec le dos de la lame concave
Lenticulaire
sorte de petit burin recourbé à l'équerre
marteau
perçage
Levoir
levier permettant de relever une embarrure Dans les cas d'enfoncement importants de la boîte crânienne ou de fracture profonde, la trépanation s'impose.
La tête du blessé est rasée selon la méthode décrite ci-dessus, la peau est incisée en croix et écartée au maximum.
Si nécessaire l'hémorragie est stoppée avec un drap trempé dans de l'eau vinaigrée.
« si l'os est faible soit séparer avec les séparatoires et lenticulaire et si nécessité soit frapper avec un mail de plomb ;
si l'os est fort, il convient qu'il soit pertuisé avec trépan, avec plusieurs pertuis et après avec les incisoires soit séparé d'un pertuis à l'autre
et enlevé avec un levoir. Ensuite avec lenticulaire et mail soient aplanies toutes les aspérités de l'os »
La dissection
Un assistant réalise une dissection sous la direction d'un maître d'anatomie.
Il n'y aura pas de dissections officielles avant 1240 ! Cette année là, Frédéric II alloue un corps à disséquer tous les cinq ans à la faculté de Salerne.
Henri de Mondeville (chirurgien de Philippe Le Bel) réalise une dissection plus ou moins autorisée en 1315.
De nombreux chirurgiens n'hésitent pas à braver l'interdit au péril de leur vie.
Lorsqu'une dissection est autorisée elle est publique et du fait des problèmes de conservation elle est réalisée en continu.
En fait l'église n'a pas réellement interdit la dissection des corps au XIIIe, le malentendu vient d'une bulle de Boniface VIII (1235-1303)
qui voulait simplement limiter la pratique du démembrement des corps afin de rapatrier uniquement les ossements des personnes mortes loin de chez elles.
La lecture intégriste du texte donna les conséquences que l'on sait : une très lente évolution de notre connaissance de l'anatomie.
À partir du XVe l'église autorisera progressivement les dissections, tout d'abord dans un but médico-légal, puis viendront celles des condamnés,
des corps non réclamés...