La trépanation (le fait d'ouvrir le crâne) est connue depuis la nuit des temps. C'est un technique qui est utilisée dans les cas de blessures à la tête avec enfoncement osseux. On estime que cette pratique sauve 20 à 30 % des blessés.
Les moyens utilisés ont énormément varié selon les époques.
-les trépanations grattées qui utilise un procédé « sûr mais très lent » et qui consiste à racler l’os progressivement jusqu’à obtention d’un trou de trépan. Cette pratique est plus utilisée sur les enfants qui ont, on l'a constaté, un revêtement crânien plus fin et plus fragile.
-Les trépanations forées nécessite l’utilisation d’un trépan rond en métal.
Il existe une troisième technique qui consiste à circonscrire, en attaquant l'os de façon concentrique et par une série de courtes incisions à la scie, un volet osseux, qui sera secondairement enlevé. Cette technique est la plus utilisée de nos jours.. Toutes les "trousses de chirurgiens" comportaient une petite scie de trépanation destinée à ce type d'intervention.
Quelque soit la technique utilisée, il faut avoir des connaissances précises et être très vigilant durant l’acte opératoire.
Depuis les grecs et les Romains, on se penche sur l’organe qui se trouve dans notre tête et on essaie d’en comprendre le fonctionnement. On peut dire aujourd'hui que les humains ont une conscience.
Le cerveau est un organe très important non seulement pour notre vie quotidienne mais aussi pour notre vie tout court. Le fait que l'on perde celle-ci, que l'on devienne aveugle, muet, impotent s'il est touché le prouve.
J'ai moi-même trépané une personne qui avait perdu la vue suite à une chûte. Au début son médecin pensait qu'elle reviendrait petit à petit. Rien.... La personne sombrait dans la nuit et aussi dans la mélancolie la plus obscure. On m'a demandée de venir l'examiner. Il avait un petit affaissement derrière la tête presque au niveau de la nuque. J'ai tenté l'opération. Maintenant la personne voit comme vous et moi.
Quelle émotion lorsqu'on avait retiré les bandages.
Avant d'opérer sur le crâne, il vous faut prendre plusieurs précautions et la première est de connaître les circonstances de l'accident sur cette partie du corps ô combien fragile.
Il faut donc questionner les témoins. IL faut aussi examiner le crâne afin de connaître exactement le type de blessure, si l’os a été fracturé ou pas. ON va utiliser la « poudre capitale » qui va s’infiltrer dans les lésions qui vont donc apparaître noire ensuite alors que le reste restera blanc. Les recettes sont différentes selon les époques et les chirurgiens.
On trouvera cinq type de lésions
-fractures, contusions, enfoncement avec fracture, l'hédra (félure de l'os avec un objet tranchant), fracture par contre-coup.
Trois techniques pour reconnaître une fracture cachée :
-tâter avec le gras du doigt,
-percuter avec une baguette légère et sèche (de saule par exemple), si on obtient un son rauque et sourd, alors il y a fracture
-faire tenir au patient un fort fil ciré entre les dents que l’on tire fortement. Un homme blessé au crâne ne peut supporter ce type de traction.
Héliodore, chirurgien grec de l’antiquité donna six cas où le trépan peut être utilisé
-décollement des méninges et épanchement sous-crânien
-fracture avec enfoncement
-fracture avec saillie des fragments
-fracture avec esquilles
-fracture avec chevauchement des fragments
-contusion avec apostème sous-crânien
Pour les apostème, Roger conseille l’application d’un emplâtre fait d’absinthe, d’armoise, d’oignons et de rues écrasés et cuits dans l’huile. Une fois l’œdème bien mûr, on ouvre et on fait sortir le pus avec la main.