Naissance de Clémence et Arnaut

La neige avait envahi tout le domaine, sans doute même toute l'auvergne, mais cela faisait plusieurs semaines qu'elle ne sortait plus guère du château. Sa grossesse était épuisante, bien différente de la précédante. Elle était beaucoup plus fatiguée et l'absence prolongée de son époux et la maladie d'Auréa n'avait pas arrangé son état.

Ce matin là, elle avait eu bien du mal à sortir de son lit, épuisée, elle s'était pourtant extirpée avec langueur pour se rendre à sa toilette matinale sous le regard effaré de sa suivante.

Ne fais pas cette tête ma Jeanne...Le bébé ne va pas venir aujourd'hui. Oublies tu que je suis médecin et que ce n'est pas mon premier enfant?

Elle sourit taquine à celle qui était devenue presque une amie.

Elle avait tiqué en entendant sa dame. Le ventre était bien bas, cela lui rappellait la naissance de la petite demoiselle.

Ma dame...Vous êtes toute pâle, laissez moi faire appeller la vieille Bertille. je serais plus rassurée qu'elle vous examine. Et que dirait notre seigneur s'il vous arrivait mal, au bébé ou à vous.

Elle allait reprendre sa tirade quand elle se précipita sur sa dame qui venait de se plier en deux.

Ma dame, soyez raisonnable!! Vous avez des douleurs!

Elle se tourna vers le couloir en hurlant;

Margault!!! Va faire chercher la vieille des marais. Notre dame va avoir son petit!!

Chancelante, les jambes molles, Tiamarys ragagna son lit soutenue par une Jeanne inquiète et blanche.

Arrête donc un peu Jeanne ce n'est....

Une violente douleur la fit se taire. Ce n'était pas possible, le bébé arrivait un peu tôt. 15 jours d'avance...Etait il trop tard pour stopper le travail.
Ses pensées étaient partagées.
Celles de la mère qui se disait que c'était merveilleux, qu'elle allait bientot porter son enfant...
Et celle du médecin qui se disait que c'était un peu tôt.

Elle s'allongea en serrant les dents. Pas de doute, le bébé arrivait...Elle adressa une prière à Aristote pour qu'il protège son enfant à naitre.

Couloirs sombres et paroles douces...Margault n'était pas contre le jeu de séduction de Berthelot. Conter fleurette était bien agréable et la jeune fille aimait les attentions du valet.
Il lui murmurait justement des mots doux quand elle entendit Jeanne hurler.

Jeanne a écrit:

Margault!!! Va faire chercher la vieille des marais. Notre dame va avoir son petit!!

Margault regarda Berthelot qui partit en courant vers le marais tandis qu'elle descendit aux cuisines prévenir Eulalie...

Il faisait une chaleur à crever, là-dedans. Ajoutez à cela le pied, certes mignon mais fort pointu, qui lui labourait l'oeil, et les resserements soudains qui lui broyaient les côtes, et vous comprendrez qu'il n'en menait pas large, le petiot.

Il lui semblait qu'on le poussait vers le bas, mais la lumière qu'il apercevait, par un tout petit trou, au loin, ne l'attirait guère. Aussi, profitant de ce qu'un corps encore indeterminé, mais serré contre le sien, lui tombait sous les mains, il agrippa, de ses petits doigts, ce qui devait être un bras, ou une épaule. Et serra fort, pour ne pas tomber.

Et ça piaillait, là dehors, voix criardes de femmes qui lui parvenaient, heureusement assourdies, et qui déjà lui vrillaient les oreilles...

Elle avait été dérangé la vieille et elle aimait pas ça...
L'avait beau avoir d'belles fesses l'gamin n'en v'nait pas moins d'la déranger dans une mixture importante.
L'père était allé au cimetière et avait ramené...Enfin bref, l'était pas d'bon poil la vioque...

Elle se radoucit cependant en entendant parler du château des du perray. C'était un coin qui rapportait ça. Pis l'ténébreux était vigoureux, elle avait croisé la p'tite au marché et l'avait vu enflée comme un sac de farine.

Elle avait écouté l'morveux à la gueule d'ange et l'avait suivit au domaine du seigneur de Condat et d'Aubiat.

Pour sur qu'y aurait ben des trucs à grapiller. Elle cracha donc sur le sol terreux de sa masure, lança un regard noir au vieux qui perdait rien pour attendre et suivit l'valet d'ses seigneurs jusqu'au château des "du perray".

C'est donc cahin cahan qu'elle grimpa les marches de l'escalier seigneurial à la recherche de la chambre de la future mère.

Encore les pattes écartées gamine? Ben l'est pas là la cousine? Vous laisse pas d'repos votre homme! Un vrai étalon le Condat

La vieille cracha sur les tapis moelleux sous le regard horrifié de Jeanne.

Les doigts crispés sur le drap, les dents serrées, Tiamarys tentait de contrôler sa respiration. Comme tout était plus simple dans sa classe à Belrupt...Beaucoup moins douloureux surtout.

Elle croisa le regard inquiet de Jeanne.

As tu fais prévenir mon époux Jeanne? Ohhhhhhhhhhh....

Une violente contraction la fit taire à nouveau.

Jeanne...va faire délier les...Noeuds..Tous les....Noeuds du domaine et fais sortir les hommes...Sauf ...sauf mon époux je voudrais lui parler.

Elle sourit presque rassurée en voyant arriver la vieille.

Oh Bertille...Je suis ...

Bertille a écrit:

Encore les pattes écartées gamine? Ben l'est pas là la cousine? Vous laisse pas d'repos votre homme! Un vrai étalon le Condat

Tiamarys secoua la tête, décollant quelques mèches déjà collées sur son visage.

Nonnn...Ma....Cousine est en voyage...Quand à mon époux....

Un liquide chaud s'écoulait à présent entre ses jambes. Le bébé arrivait...

Assis en haut des escaliers, il attendait. Dans quelques minutes, quelques heures au pire, sa femme lui donnerait un autre enfant. Pour l'heure, équipé d'un saucisson et d'une miche de pain frais, il regardait passer, à demi affolées, les femmes du domaine. Même la vieille harpie était montée, nez crochu et odeur tenace.
Pas qu'il apprecia partiulièrement de confier sa géniture à cette épave, mais Tia semblait tenir à son aide. Alors il laissait faire la décharnée, qui devait comprendre, à son regard fuyant, que si ça se passait mal, elle serait la première à exhiber ses tripes nauséabondes, aérées par vingt pouces d'acier.

Il claqua de la langue. Misère. Il avait oublié de monter un pichet de vin. Ca faisait sec, avec juste le pain et la cochonaille.

Il était confiant, tranquille. Son ainée était une merveille, et il ne doutait pas que le ou la suivante suivrait le même chemin. De toute façon, rien à faire qu'à attendre, il n'était pas le bienvenu dans la chambre.

Le regard noir du Condat lui fait agrandir le sourire édenté qu'elle lui réservait. Haleine putréfiée mais regard avide sur le beau seigneur qui semblait ne voir que son épouse.
Pas qu'elle soit laide la gamine, mais les kilos allaient s'accumuler avec les gosses qu'il lui faisait à la chaine.

Elle entra dans la chambre. Le luxe, un lit et non l'imonde paillasse sur laquelle son vieux se vautrait chaque soir...La vieille ricana. Ca d'vait ben aider un plumard comme ça.

Elle s'approcha du lit tout sourire.

Ben l'bonjour ma dame...Alors c'est y qu'votre tiot aurait décidé pointer son p'tit nez plutôt qu'prévu?

Elle s'approcha si près de la bouche de la du perray qu'elle aurait presque pu y poser un baiser. L'haleine était bonne, fraiche. Menthe poivrée et anisée;

L'odeur, maintenant. Bien que barbotant dans un liquide protecteur, il ne pouvait pas ne pas sentir le fumet tout sauf délicat qui transperçait toutes les couches.

Il ne le savait pas encore, mais la veille signait son arrivée...

Horrifiée...Elle était horrifiée!
Elle en aurait pleuré si elle en avait eu encore la force, mais les contractions de plus en plus rapprochées la faisaient tellement souffrir...

Elle manqua de s'évanouir en respirant l'haleine fétide et putride de la Bertille.
Se tournant vers Jeanne elle lui murmura presque.

Va me chercher Elienore, Jeanne, viteee!!

Ca va aller Bertille, merci, restez près de la fenêtre..Juste...Juste au cas où. Je...Je suis médecin et...ca va aller..

"Aristote faites que je n'ai pas besoin d'elle, faites qu'Elie arrive vite pour recevoir mon enfnat, faite que la vieille n'ait pas à le toucher...Faites que ce soit un fils...Pour mon époux..."

Prière silencieuse adressé à Aristote.

Jeanne...Le bain...

Nez pincé, indigné devant tant de saleté, Jeanne se dit qu'elle aurait mieux fait de se tenir tranquille. Appeller la vieille n'avait pas été une bonne idée. La Bertille inspirait tellement le dégout, qu'elle se demandait comment sa dame arrivait à garder son repas.

J'ai fais prévenir la nounou ma dame, votre amie ne devrait pas tarder à arriver...L'eau est chaude, je mets la mauve,la camomille,le fenouil, le lin et l'orge et je vous aide à vous installer dans le baquet.

Jeanne aida sa maitresse à ôter sa chemise souillée, tandis que Blanche en préparait une propre.

Marchez un peu ma dame, cela aidera à faire descendre votre enfant.

Hé gamine, va chercher du vin et du bon, ta dame va en avoir besoin...Et moi aussi, fait soif ici!Hate toi morveuse, faudrait pas qu'ton seigneur te trouve entrain de rêvasser pendant qu'sa dame est en souffrance!

Bertille regarda la nobliote sortir du bain, fraiche et parfumée, mais pas plus détendue que ca.

Ca va aller gamine, la Bertille est là Allonge toi que je regarde où est ton petit!

Elle se lava les mains dans l'eau du baquet et se les enduisit d'huile de violette et de laurier.

Humm l'col est ben ouvert. Attends j'va vérifier!

La vieille plongea sa main pleine d'arthrite dans la chair de la future mere et releva les yeux rapidement.

Dieu du ciel, par tous les saints!!! y a pas été léger l'beau seigneur!!

Elle attrappa dans sa poche un fil de soie en ricanant.

Deux morpions...L'avait la semence active l'père du perray!

Elle noua le fil à ce qui semblait être une cheville et redressa la tête en riant

z'allez avoir une surprise la fille!

Un monstre tordu, griffu et calleux tentait de s'introduire dans sa cachette. Il frémit de tout son petit corps. Parfois, il avait vu un autre monstre entrer là-dedans, mais il avait une tete bien plus sympathique, et même un air de connaissance. Un peu comme un "membre" de la famille.

Mais ce truc affreux l'effrayait, et il se recroquevilla un peu plus, bien décidé à rester accroché.

Jeanne maintenait sa dame dans le dos, suppliant le Très_haut pour que dame Elienore arrive vite.
Elle avait bien tenté d'écouter sa maitresse mais elle n'était qu'une domestique et les accouchements étaient affaires de sage femme ou de médecin...

Elle grimaça en voyant les vieilles mains noueuses sur la peau de sa maitresse. Que voulait donc dire la vieille folle en parlant de surprise...Et que voulait dire ce ruban. Que lui avait donc dit dame Tiamarys à ce sujet... Ruban, quand...Quand...
Elle pâlit.

Par Aristote!!! Deux petits!

Jeanne eut comme une absence...

Blanche avait bondit en direction du couloir. Tant pour ne pas se faire gronder par le maitre, que pour éviter de voir ça!!

Quelle horreur qu'un accouchement, elle ne s'y ferait jamais...Beurk...Immonde chose tout de même. Si ses parents ne l'avaient pas envoyé travailler chez les maitres, elle serait entrée au couvent...Mais la vie en avait décidé ainsi.

Elle se précipita donc vers l'escalier quand elle manqua la collision avec le maitre. C'est qu'il était impressionnant le maitre.
Elle baissa la tête intimidée.

Mon seigneur...Votre dame vous réclame...

Elle savait que ce n'était pas commun. Un homme dans la chambre d'une accouchée...Cela ne se voyait qu'au décès de...Non, ses maitres étaient des rebelles, elle sourit. Sa dame voulait être auprès de son amoureux, quel mal à ca.
Elle décida de descendre au petit salon avertir la petite demoiselle...

La Blanche. Elle le faisait rire, la gamine. Elle avait peur de lui. POurtant, il n'aurait pas fait de mal à une mouche. A moins que ladite mouche ne soit bretonne, artésienne, angevine, berrichonne... Ah oui, quand même. Ca en faisait des mouches, surtout lorsqu'on considérait le manque d'hygiène flagrant des populations suscitées.

Il se leva. Tia le demandait. Grimace. Il n'aimait pas le sang, pas celui des êtres chers. Mais bon... Comment refuser ça à sa brune ?

Il tendit le pain et le saucisson à Blanche.

Tenez, ma petite, mangez un morceau, vous êtes toute pâle !

Quelques pas, et il frappait à la porte.

Attention là-dedans, un Hôôôôômmeuuuuuu !

Coups frappés à la porte...

Tiamarys sourit en voyant son tendre époux entrer.

Oh mon coeur!! je...voulais te ...voir...Elie? Où est Elie?

L'envie de pousser devenait presque impossible à retenir. Ce n'était pas possible...La vieille n'allait pas toucher son enfant. Et puis ca voulait dire quoi son :
z'aller avoir une surprise!

Avait elle sentit trois jambes...

Elle se tourna vers son époux et lui prit la main qu'elle serra très fort;

Amour...Me laisse pas!!!

Elle ne voulait plus le lacher...

Tia accouchait et ce temps ne lui facilitait pas les choses. Emmitouflée dans sa cape doublée d'hermine, elle guidait sa jument Aubépine d'une main habile. Mais impossible de pousser un galop avec cette neige, une jambe cassée pour sa monture ne la ferait pas arriver plus vite.

Elle ne fut pas mécontente de voir les tours d'Aubiat se profiler au loin, plus que quelques minutes et elle serait auprès de son amie.

Enfin dans la cour, elle abandonna son cheval et entra dans le logis comme si elle était chez elle. Montant les marches quatre à quatre, elle croisa la petite Blanche plus pâle qu'une morte qui se régalait d'un morceau de saucisson sur la dernière marche de l'escalier.
Un peu surprise, Elie ne fit pourtant aucun commentaire, elle n'avait pas le temps de jacasser.

Elle frappa à la porte et entra, découvrant Tia en plein travail. La Bertille était déjà là avec un air jubilatoire et Pail tenait la main de son épouse.

Elie sourit en voyant le regard que le Condat lui lança à son entrée, elle il lut un soulagement certain.
Bonjour vous tous.
J'ai manqué quelque chose?

Les cheveux collés par la sueur, le visage ravagé par la douleur, la future mère n'en menait pas large. Elle esquissa quand même un sourire plein de soulagement en voyant arriver son amie.

Elie....Te voilà!! Mon ange...tu vas pouvoir...

Elle regarda son époux. Elle savait qu'il n'était ni à sa place ni très à l'aise ici.

Une nouvelle contraction lui arracha le ventre.

Elie...Le bébé va arriver...Prépare toi, j'ai...j'ai besoin de toi...

Elle regarda la vieille Bertille . Cette dernière ricanait dans un coin, avait elle comprit que la dame de Condat et d'Aubiat répugnait à lui confier son enfant.

Elie...Ca va aller...Tu seras...fin prête pour le...Pour le prochain cours de médecine!

Tiamarys s'accrocha aux draps et serra les dents.

Elie ouvrit de grands yeux...bon sang Florence n'était pas là!!!

Elle regarde son amie et inspira profondément, de toute manière elle n'avait pas le choix, elle ne pouvait pas laisser Tia dans cet état sans rien faire.

Oh oui je vais être prête pour le prochain cours et tu auras intérêt à me donner une excellente note.

Elle regarde Pail filer sans demander son reste.

Elle se plaça au pied du lit, prit une nouvelle inspiration et tenta de se rappeler l'accouchement d'Eloïse et d'Auréa.
Elle releva la chemise de Tia et constata que l'accouchement était imminent, pas le temps de prendre un bain. Des petits cheveux bruns se voyaient déjà entre les cuisses de son amie.

Bon ma Tia, ton bébé est bien pressé d'arriver.
Quand la contraction arrive tu bloques ta respiration et tu pousses.

Bertille préparez moi ce qu'il faut.

Tia commença à pousser et Elie se tenait prête à recevoir l'enfançon dans ses mains. En très peu de temps il fut là.

Elle attrapa le bébé et prit la paire de ciseaux que la vieille lui tendait. Elle compta quatre doigts et coupa le cordon.

Un...deux...trois...quatre...pour les quatres stades de la vie et les quatres saisons.

Ensuite elle dégagea les voies respiratoires du bébé qui se mit aussitôt à crier vigoureusement.

Voilà mon joli...tu as déjà la voix de ton père.
Ton fils est vigoureux ma Tia.

Elle le frotta avec un onguent composé de rose, de miel et de sel afin d'éliminer les glaires et de raffermir la peau, puis l'emmaillota dans un linge propre avant de le déposer dans le berceau. Elle devait s'occuper de la mère à présent.
Mais au lieu de voir la secondine apparaitre c'est un autre petit crane duveteux qui fit son apparition.

Oh mon Dieu!
Il y a un deuxième bébé.

Elle entendit la vieille ricaner de plus belle.

La contraction était si longue et son envie de pousser si forte que Tia ne resista plus. Elie était là et elle se sentait beaucoup plus rassurée.

Elle poussa donc de toutes ses forces, laissant échapper un râle de douleur.
Elle se rappella les paroles du curé "Tu enfanteras dans la douleur pour expier tes péchés..."

Elle avait du drôlement pécher alors...Mais et son époux là dedans... Elle trouva encore la force de ronchonner et sentit le petit corps s'expulser.

Elie a écrit:

Voilà mon joli...tu as déjà la voix de ton père.
Ton fils est vigoureux ma Tia.

Un fils!!

Tia sentit des larmes de soulagement et de fierté couler sur ses joues.

Oh un fils...Pail va être tellement content...

Une nouvelle douleur la surpris;

Bon sang...Pourquoi la secondine me fait si mal....

Elle entendit la vieille ricaner et Elie..

Elie a écrit:

Oh mon Dieu!
Il y a un deuxième bébé.

Elle laissa tomber sa tête contre Jeanne et haleta

Quoi????? Un second....Il m'en a fait deux d'un coup!!!

Elle serra les dents et poussa à nouveau, se disant que son mari ne perdait rien pour attendre...

Elie se prépara à recevoir le second bébé. Il arriva encore plus vite que le premier et cria presque aussitôt avant même qu'elle ait eu le temps de couper le cordon ombilical.

Ah et bien celle-ci à le caractère de sa maman, impatiente...
Auréa va être ravie, une petite sœur pour faire la poupée.

Elle compta à nouveau les quatres doigts et coupa puis recommença l'opération de nettoyage du petit corps et alla déposer la petite fille à côté de son frère.

Elle revint vers Tia et croisa les doigts dans son dos, osant à peine regarder ce qu'il se passait. Si jamais elle apercevait de nouveau des cheveux...Paillard allait entendre sa femme pendant longtemps.
Elie poussa un soupir de soulagement, la secondine se présentait. Elie remarqua que les chairs avaient été légèrement déchirées, il faudrait recoudre. Au moins ça elle avait déjà apprit à le faire.

Jeanne!
Va en cuisine et demande à Eulalie de faire fondre du beurre.
Pendant ce temps trouve une aiguille de bronze et du fil, Dame Tiamarys doit posséder tout ce qu'il faut.

La servante partit à toute vitesse et Elle en profita pour recueillir la secondine. Elle l'inspecta pour voir si tout était sorti puis donna le tout à la Bertille qui s'empara du "précieux" avec avidité.

Jeanne revint vite avec le matériel indispensable.

Ma belle, la naissance de deux bébés a causé une petite déchirure.
Je vais te recoudre.
Je suis désolée mais ça va te faire un peu mal.

Elie ramollit les chairs avec le beurre fondu, puis enfila le fil sur l'aiguille.
Précautionneusement, elle fit les quelques points nécessaires.
Tia serrait les dents.

Voilà j'ai terminé.
Tu ne devrais garder aucune séquelle quand...euh d'ici un mois...

Elle alla prendre les deux bébés et les plaça dans les bras de son amie.

Ils sont magnifiques.
Tu as fait du beau travail.

Jeanne il faudrait changer Dame Tiamarys et la laver pour qu'elle soit présentable.
Ensuite va chercher messire Paillard, qu'il puisse admirer le fruit de son dur labeur.

Elle sourit à son amie, heureuse que tout se soit bien passé.

Elle n'en finissait pas de remercier Aristote.
L'amour de son époux, la naissance de ses trois merveilles, l'amitié précieuse de ses amis et surtout, d'avoir eu le temps d'apprendre à Elie l'art des sutures et des points.

Elle serra les dents, mais finalement après la naissance des deux petits, la douleur était moindre et Elie fit rapidement son oeuvre.

Elle prit ses enfants dans ses bras admirant la chevelure sombre de son fils et ceux beaucoup plus clair de sa fille.
Deux bébés...Elle n'en revenait pas.

Merci mon Elie, merci...A vous aussi Bertille.

Elle embrassa les petits crânes duveteux et sourit à Elie.

Mon dieu que de travail je vais te donner avec l'arrivée de mes amours...4 enfants en charge. N'hésite pas à demander aux serantes si tu as besoin de quoi que ce soit.

Elle regarda à nouveaux ses enfants puis Jeanne.

Aide moi à me faire belle Jeanne, je ne veux pas que mon époux me voit comme ca...

Jeanne souriait bêtement. Deux nouveaux petits héritiers. Et un petit gars. Le maitre allait être drôlement content.

Elle fit la toilette de sa maitresse, lui passa une tenue propre, l'installa confortablement et lui présenta un plateau.

Prenez un petit verre de vin ma dame, un peu de bouillon et un morceau de volaille. Vous avez besoin de reprendre des forces après tout ce travail.
Deux bébés pensez vous...C'est le maitre qui va être content.

Jeanne sortit et alla prévenir le seigneur de Condat et d'Aubiat.

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